Atelier PARLE du Vendredi 10 juillet au Festival Contre Courant
Discours d’ouverture de la Présidente de la Cmcas Avignon, Pascale Berodias Niollet
Contre-Courant 2015
Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Les ouvrants-droit aux activités sociales ont renouvelé leur Conseil d’Administration lors des élections de novembre 2014 sur les bases d’orientations politiques.
Je suis très heureuse au nom de la Cmcas d’Avignon de vous accueillir, cette année encore sur ce site de la Barthelasse, propriété des personnels des Industries électrique et gazière d’Avignon en Territoire Alpes Provence.
Je voudrais remercier les nombreuses personnalités présentes, Elus des organismes, des Cmcas Voisines, Elus politiques ainsi que nos partenaires.
La Cmcas d’Avignon a en permanence à cœur de développer toujours plus son action culturelle en facilitant l’accès aux différentes formes d’art, tout au long de l’année.
Mais parfois, et d’ailleurs ça fait partie du mandat, quand on est politique on s’interroge et on se demande:
« Ça sert à quoi tout ça ? »
On regarde le contexte économique, politique.
Faut-il continuer, aujourd’hui à provoquer ces rencontres culturelles ?
On entend les :
« Aujourd’hui les gens ont besoin surtout de pouvoir d’achat !
Alors tout cet argent, cette énergie gâchée dans le festival Contre Courant, tout comme dans le festival Visions sociales avec ce cinéma prise de tête, ce théâtre élitiste, cette dans à laquelle on ne comprend rien, ces bibliothèques qui ne servent à rien car plus personne ne lit, cette musique tantôt soulante car trop jazz, ennuyeuse car trop classique, ringarde car trop chanson et je ne vous parle pas du contemporain auquel là aussi personne ne comprend rien ! »
Alors on doute…
Et puis on feuillette le programme du Festival et des Ateliers de la Pensée et là on s’aperçoit qu’on n’est pas si seul à ramer à Contre Courant.
Je vais vous dire quelques mots de Marie-José Malis qui est venue plusieurs fois nous voir ici même :
« Le théâtre, c’est élitiste…
Y a-t-il un art simple ? L’art a toujours désigné une dimension différente de l’existence. Même l’art des grottes n’est pas simple ni ressemblant. L’art n’est pas ce que l’on voit ou sait déjà. Il élargit le champ. Le regard n’est plus pareil après Van Gogh.
Le théâtre parle du possible, de nos problèmes et met en jeu ce que nous avons peur d’affronter. Pour cela, il étonne et parfois n’est pas compris. Il demande un déplacement. Ce déplacement est facilité par les connaissances que nous pouvons acquérir. Etudier, méditer, cela demande une éducation, du temps et de l’argent. Le projet de la République a été de donner ces moyens aux gens. Pour qu’ils aillent vers l’art. C’est l’extrême droite qui inventé l’usage négatif du mot « élitiste». Feignant de dénoncer un art qui ne s’adresserait qu’aux élites, elle dit que le peuple n’est pas capable de le recevoir, qu’il lui faut un art simplifié. Lorsque la République a été inventée, elle revendiquait le fait d’être élitiste : elle promettait à chacun de pouvoir devenir une élite ! Aujourd’hui lorsque nous employons ce terme, nous tombons dans le piège de l’extrême droite et de ceux qui ne croient pas au pacte républicain. Bien plus, nous sommes au service de quelque chose qui est honteux. Certaines élites d’aujourd’hui s’emploient à dégrader la vie des gens, puis quand ces gens sont bien fatigués, elles feignent de prendre leur défense en demandant que leur soit « épargné » l’effort de l’art. Ce n’est pas l’appauvrissement de l’art qu’il faut demander, c’est l’amélioration de la vie. »
Et là je me dis qu’à Contre Courant, on est bien dans notre rôle militant, acte politique. Provoquer ces rencontres, c’est avoir envie d’ouvrir les portes aux jeunes, à ceux qui ont peu ou pas de moyens, prendre du plaisir, toucher du vivant, de l’humain, échanger entre futurs ou actuels citoyens, toujours chercher à fabriquer ce monde meilleur, toujours à contre-courant mais ne pas le faire serait :
Rompre le lien, laisser le repli sur soi s’installer et, en définitive participer à la montée de l’intolérance qui on le sait peut mener à tout.
Car mais là encore ce n’est pas moi qui le dis mais Olivier PY dans le Roi Lear :
« Le silence est une machine de guerre »
Alors goutez à tout ça, soyez curieux, allez aux ateliers de la pensée, aux Parle apporter vos émotions, vos critiques avec l’aide de Florence Guichard encore cette année et de la commission culture voyage de la Cmcas.
Avant de laisser la parole au Président de la Ccas, Mickaël Fieschi, je souhaite saluer tous les artistes et techniciens qui nous accompagnent cette année.
Redire que la réussite d’un tel évènement repose sur le travail commun de l’ensemble des personnels des organismes sociaux et remercie tous les bâtisseurs de ce festival.
Je voudrais remercier Simone Jantou élue nationale et pilote de cet évènement qui veut le faire grandir plus encore.
Comme ce festival tient cette année à leur rendre hommage, je dis : vive les femmes du monde !
Bon festival 2015 !
Et pour respecter mes engagements passés en demandant Pardon à Maxime le Forestier :
« Ça sert à quoi tout ça ?
Continuez président de l’écrire
Ça sert à quoi tout ça ?
Je vous laisse la parole pour leur dire !».
Discours d’ouverture improvisé et improbable de BERNARD
Si on est à Contre Courant, on n’est pas pour autant tout fermé –lieu ouvert à tous, à toutes pour respecter l’égalité de nos naissances – Ici l’herbe pousse au milieu des tribunes.
Invitation aux activités sociales, les chaises plastiques ou chaises longues aux voiles striées vous attendent.
Attardez vous à partir de 18h, respirez un air de culture lors d’une soirée fraiche.
C’EST POUR VOUS ET AVEC NOUS.
Bonheur pour l’esprit, l’amitié, le sens à la vie.
Le billet poétique de GILBERT CONIL, agent RDF Avignon
Demain tu vois on reparlera au travail, on chantera à nouveau car « ils » retrouveront de l’attention pour les autres, pour eux.
Ce moment de suspension où le corps prend le dessus sur l’esprit.
L’attention à soi, à toi, à moi, à tous.
La tension qui naît du regard, des paroles, des choses partagées.
Demain ce sont nos enfants qui seront à la source de cette journée de partage.
Et si nous travaillons encore à ERDF ou ailleurs c’est pour rendre ce moment possible.
LES TEMOIGNAGES A CONTRE COURANT
EVELYNE
Sur 1336 spectacles dans le OFF, 2 seulement proposent aux spectateurs la possibilité de donner leurs avis, le théâtre des DOMS et le festival CONTRE COURANT
J’ai pu redécouvrir grâce à Contre Courant le poète Maurice Maeterlinck. Le spectacle était composé de grandes marionnettes manipulées par des non voyants, je me souviens de la poésie symbolique du texte.
J’ai testé en 2014 plusieurs spectacles conseillés sur le stand PARLE et ça m’a permis de découvrir de belles surprises car il y a tellement de choix que ce n’est pas toujours facile de savoir où aller.
L’ABOYEUSE DE CHEZ HERMES
Le plus merveilleux à Contre Courant, c’est quand on m’a dit :
– Choisissez qui vous voulez
– Et j’ai choisi les plus généreux !
ANNIE
C’est mon 3ème Contre Courant, ce que j’aime bien dans la programmation c’est qu’il y en a pour tous les gouts.
EVELYNE
J’ai gardé les programmes de Contre Courant, du IN et du OFF depuis 8 ans. Mes filles depuis qu’elles sont toutes petites font des cahiers tous les ans où elles collent les affiches des spectacles que nous voyons et écrivent leur point de vue sur les spectacles. On a eu de belles rencontres avec les acteurs ou musiciens après les spectacles, c’est facile de se retrouver à Contre Courant.
DANS LE IN
GINETTE
RICHARD III
J’ai bien aimé cette idée de la scène plus proche du public. La scénographie est vraiment minimaliste. Je n’ai pas calculé le temps, je me suis laissée faire. Les gens avaient tous la banane en sortant même avec le personnage de Richard III. Le metteur en scène lui donne presque un côté sympathique.
BERNARD
Le Vivier des Noms, Valère Novarina.
C’est une vraie prouesse pour les acteurs car le spectacle dure 2h10. Le texte trouve ses racines dans l’OULIPO, le surréalisme, il nous dévoile l’aspect saugrenu de notre comportement individuel ou collectif, comme si on avait déjà entendu parler de ceci ou de cela. Valère Novarina reconstitue une mini société avec ses fondements sur la religion, ses préjugés, le comportement des tiers sur le rapport à autrui…. Quelle richesse de la langue ! Il ne faut pas chercher de continuité dans le déroulement de la soirée, le texte n’est pas très compréhensible mais le langage nous permet d’y trouver le sens de l’existence, la mort n’y est pas un point d’arrêt car dans le spectacle on parle au de-là de la mort. Peu de décor pour ce spectacle mais de nombreuses indications de scènes. Le décor est composé de dessins faits par Valère Novarina d’inspiration de style calligraphique ou du domaine de la BD. On trouve deux types de personnages, ceux qui déclament comme dans un cœur grec et qui se déplacent comme sur la technique du NO, théâtre japonais où le déplacement est provoqué par des mouvements associés à des envolés lyriques, et les autres qui font l’histoire. Le vocabulaire va dans ce même sens, on le comprend grâce aux personnages en tant que tels.
Au début il y a beaucoup de rires dans le public, mais au fur à mesure la fatigue intellectuelle apparait avec une obligation d’être dans une autre forme de compréhension. Les mots sont jetés, on suit l’évolution des jeux de mots vers de la sonorité. On se laisse porter par une chronologie historique de l’après-guerre aux années 80. Ce texte permet de se repositionner par rapport à ses propres références.
DANS LE OFF On a aimé
Marie-Pierre
Elle(s) Au théâtre des Doms à 11h
Magnifique prestation d’une jeune femme sur ce qu’éprouvent les femmes. 2 âges représentés et matière à être touché par les sentiments qui traversent les femmes avec possibilité de s’identifier à la mère ou la fille.
Hamlet en 30 minutes Au théâtre Notre Dame à 12h45
Drôle, c’est du Shakespeare déjanté, loufoque. Excellente approche ludique d’un texte classique
Bernard
Le Prince Travesti
Au théâtre du Chêne Noir à 18h45 (relâche 6,13,20)De Marivaux, du vrai théâtre ! Intervention de la musique pour marquer les moments forts et les moments de répit, ça peut plaire ou troubler. Le texte n’étant pas simple la mise en scène est essentielle et dans ce cas très réussie. Plutôt à conseiller à un public qui aime le texte et le jeu d’acteurs. Sganarelle est épatant, le prétendant est plus fade. Est-ce la patte de Marivaux ou de la mise en scène ?
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