Répondre à cette interrogation suppose, selon nous, de confronter l’évènement social qu’a constitué la reprise des activités sociales au contexte, aux besoins et aux aspirations d’aujourd’hui pour en dégager l’actualité et l’avenir. Car cet évènement n’appartient pas qu’à l’histoire et au passé.
Jugez-en par vous-même.
Les activités sociales ont constitué et constituent une manière originale de répartir la création de richesses par le travail des agents au sein des IEG. Cette redistribution sur une base solidaire permet à chacun de mener des activités sociales qui visent un égal accès au développement humain de chaque personne.
Mais aujourd’hui, une redistribution solidaire des richesses produites n’est-elle pas une question qui continue à se poser avec une acuité inégalée ?
Alors que la richesse monétaire à l’échelle de la planète n’a jamais été aussi importante dans l’histoire de l’humanité, l’abîme des inégalités n’a jamais été aussi profond (Groupe Crédit suisse). Pour l’illustrer, imaginez 12 individus qui doivent se partager 12 euros. Au vu du mode de répartition actuel, un seul individu récupèrera 10 euros et les 11 autres devront se contenter des deux euros restants. La France -4ème pays où les individus se sont le plus enrichis en 2013- compte près de 9 millions de personne qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (977€/mois pour une personne ; 2055€/mois pour un couple avec deux enfants).
La règle « du par et du pour » mise en œuvre dans les activités sociales permet à chaque salarié de l’énergie, avec le concours des organisations syndicales, d’avoir une maîtrise collective de leurs contenus et finalités. Cette avancée de la démocratie sociale contribue à ouvrir un temps de vie où chacun peut cultiver son propre devenir –et celui de ses proches- en toute autonomie.
Mais aujourd’hui, un progrès de la démocratie sociale serait-il une perspective de lutte désuète ?
La vie des entreprises est de plus en plus soumise à la pression des normes d’évaluation inspirées par une logique de concurrence marchande et de rentabilité qui réduisent les personnes à une fonction utilitaire et parcellaire. De partout tend à s’imposer des « modes d’emploi » normatifs comme manière de travailler et de vivre car ce paradigme diffuse dans toute la société. Du coup, les espaces de débats et de confrontations sur les possibles alternatifs du travail -et de la vie sociale en général- s’amenuisent et se referment inexorablement. La recherche de la soumission à la norme dominante empêche de penser le devenir autonome d’une vie.
Au regard de ces éléments d’actualité –bien d’autres peuvent être invoqués- n’y a-t-il pas quelques raisons de vouloir maintenir et développer les avancées sociales générées par la reprise des activités sociales pour un monde plus juste et plus humain ? A vous de nous dire.
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http://parle.cmcas.com/category/50ieme-anniversaire-de-la-reprise-des-activites-sociales/
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