Paroles de Cinéastes de l’ACID

Nous vous invitons à travers cet espace à participer aux échanges qui auront lieu avec les réalisateurs invités pendant le festival.

Transmettez-nous les questions et les réflexions que vous aimeriez adresser aux cinéastes, elles constitueront une contribution aux échanges de cette semaine de programmation.

Les éléments de réponses des cinéastes et participants figureront sur le blog !

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Voici quelques propos de cinéastes de l'ACID qui soutiennent les films programmés au festival Ciné-Rebonds

Braddock America

Un film de Jean-Loïc Portron et Gabriella Kessler

"Sous les images, la violence, la douleur, le désespoir, une ville fantôme…
Le combat d’habitants et d’anciens ouvriers,
pour ne pas sombrer, pour ne pas être rayés de la carte, pour ne pas être abandonnés comme les meubles de leurs voisins jetés à la rue,
le désir fou de se reconstruire sur des friches malgré les corps alourdis, derniers remparts contre l’oubli et les désillusions,
l’envie de croire qu’il est encore possible de réinventer la vie."

Béatrice Champanier, cinéaste

 

C’est eux les chiens…

Un film de Hicham Lasri

"…Tant que la révolution n’aura pas été à son terme, ses premières figures héroïques nous hanterons avec insistance. Vertu retrouvée des images de cinéma qui s’opposent à celles qui nous enterrent. Un film viscéral qui hurle la nécessité d’une renaissance."

Fleur ALBERT, cinéaste

 

Au bord du monde

Un film de Claus Drexel

"Claus Drexel nous emmène ailleurs. C’est-à-dire au centre de Paris. Un Paris de carte postale, voire d’apparat, baigné d’or nocturne. Mais un Paris désert, comme vidé de ses habitants, de toute vie, dans le secret de la nuit. C’est dans ce Paris sublimé mais totalement exsangue que la beauté confine soudainement à l’obscénité. Peu à peu, derrière ce hiératisme mortifère, apparaissent comme rescapés d’une civilisation déchue, des amas frémissants, des blocs de carton, des haillons. Une vie est là, fragile, précaire, qui va sûrement être balayée au prochain orage. Des clochards nous parlent. De plain-pied, la caméra les filme, leur fait épouser le décor. Remisés au bord du monde, le cinéaste les ramène au centre du plan.

Ces êtres humains se confient au cinéaste, lui disent leurs subsistances, leurs peines, leurs espoirs. La parole est là, puissante, folle, mais toujours sophistiquée, elle prend sa place dans le décor. Nous sommes face à eux, avec eux, pour un moment, au cœur de leur nuit. Le film nous emmène, à la façon de la science-fiction, au bord du monde, tout près du gouffre, jusqu’au vertige. Vertige de l’altérité, mais également vertige de la proximité, tout se situe ici et maintenant.

Dans le collage qu’ose la mise en scène, entre le trivial et le sublime, entre l’indigence et la beauté séculaire, comment nous situer ? C’est la question que pose ce film. En osant le plus beau, le plus tapageur écrin de beauté pour ces êtres abandonnés, la caméra se pose quelque part entre une quête d’anoblissement et l’ironie dramatique la plus déplacée. Dans ce film, il règne une atmosphère de fin du monde. La carte postale est gâchée. Un film commence."

Aurélia GEORGES et Fabianny DESCHAMPS, cinéastes

 

La Bataille de Solférino

Un film de Justine Triet

"On n’entre pas dans ce récit, on y est embarqué, on est jeté dedans. On est dans un appartement parisien, collé à des personnages, un beau matin déjà survolté. C’est que c’est un jour pas comme les autres dans la capitale, et il y a un monde fou. L’étau humain du coup se resserre autour des protagonistes qui sont très vite en zone rouge. En fait, c’est pas grand chose si l’on prend un peu de recul, si on s’élève, si on respire plus calmement. Mais rien à faire, la tension monte, le rythme s’accélère, la bataille fait bientôt rage dans un décor urbain des grand jours. Avec une impressionnante maîtrise du cadre et un sens précis de la mise en scène, Justine Triet va nous faire suivre de tout près un mini drame humain. Accrochée à son propos pour ne pas le perdre dans cette foule de la rue de Solférino, la jeune réalisatrice nous livre un film touchant, intime et juste sur notre condition d’animal social."

Jérôme le Maire, cinéaste

 

Wajma, une fiancée Afghane

Un film de Barmak Akram
 

"Wajma est une histoire d’amour à la fois douce et violente. C’est une pulsion de vie qui se libère spontanément de toutes les déterminations sociales. Le film nous fait goûter la fraîcheur d’une jeunesse pleine des couleurs printanières, qui a envie d’oublier que les résidus de la guerre peuvent exploser à tous moments. Mais comment parler de la liberté, alors qu’on est emprisonné dans sa propre culture ?…"

 Reza Serkanian, cinéaste

 

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