L’enfer

L’Enfer, on s’est tous un jour demandé à quoi ça ressemblait. Flammes, brasiers, gouffres insondables, instruments de torture, lave brûlante… Pourtant cette pièce de Jean-Paul Sartre, Huis Clos, nous propose une nouvelle vision du Royaume de Satan. En effet, d’après ce philosophe, l’Enfer c’est les autres…

Accueillis par un majordome inquiétant, Ines, Estelle et Garcin s’apprêtent à purger leur peine pour l’éternité dans une chambre dépourvue de la lumière du jour qu’ils sont condamnés à ne plus jamais revoir. Pour seul mobilier trois fauteuils, un coupe-papier et un bronze, leur seule occupation sera donc la discussion. Or, ces trois personnages sont totalement opposés et se détestent. Peu à peu, ils vont se rendre compte que chacun d’eux est le bourreau de l’autre et que le véritable Enfer est d’être enfermé pour l’éternité avec des personnes qui peuvent nous nuire moralement mais pas physiquement, et qu’au fond, la pire torture est psychique.

Tout au long de cette pièce, on est intrigués, subjugués par cette nouvelle vision de l’Enfer. Le décor planté dès le départ nous procure des frissons dans le dos. Tout le génie de Sartre  transparaît par cette adaptation très fidèle au texte. Ines est effrayante de justesse : chacune de ses paroles légèrement démentes nous glace d’effroi. Le personnage d’Estelle nous a plu dans ce rôle de la petite bourgeoise aux allures chastes mais qui au fond cache de lourds secrets. Le majordome, véritable cerbère version humaine, est finalement le personnage qui nous a le plus frappé tant il est sinistre et angoissant.

A la fin de ce spectacle, plusieurs questions se posent d’elle-même : à quoi ressemble véritablement l’Enfer ? Etre éternel est il vraiment agréable ? Comment seraient nos bourreaux dans l’Enfer de Sartre ?

Eva Pottier, Justine Gardier, Julie Maire
Participantes  séjour "Jeunes critiques de théâtre" – Villeneuve lez Avignon 2012

 

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